Un éclat de verre acéré, froid et cruel Se planta
dans l'œil azur d'une jeune femme Il lui révéla un monde de neiges
éternelles De solitudes glacées, d'infinités si belles Qu'elle quitta la
chaleur des terres connues Pour s'enfermer dans un palais au trône de
diamant Où elle danse à travers des salles aux majestés nues Pleines de
miroirs et de cristaux étincelants.
En ce royaume du bout du monde Aux
portes du néant, où tout finit aspiré, Le Mal en secret creuse des cryptes
profondes Et sa princesse de marbre le sert avec gravité Son regard
iceberg plus implacable que l'acier. Image enchanteresse qui volera les
cœurs Des pèlerins qui admireront sa chevelure d'argent Elle glacera leurs
âmes, vouées à une éternelle douleur, Fleur de givre ignorée par la morsure
des ans.
O Reine des Neiges, visage fascinant du diable, Toi qui
entraîne nos enfants dans tes rêves de banquise, As-tu oublié la douce
lumière du soleil sur le sable Et l'amour qui chauffait ton cœur avant qu'il
ne se brise