Reine des Neiges

Un éclat de verre acéré, froid et cruel
Se planta dans l'œil azur d'une jeune femme
Il lui révéla un monde de neiges éternelles
De solitudes glacées, d'infinités si belles
Qu'elle quitta la chaleur des terres connues
Pour s'enfermer dans un palais au trône de diamant
Où elle danse à travers des salles aux majestés nues
Pleines de miroirs et de cristaux étincelants.

En ce royaume du bout du monde
Aux portes du néant, où tout finit aspiré,
Le Mal en secret creuse des cryptes profondes
Et sa princesse de marbre le sert avec gravité
Son regard iceberg plus implacable que l'acier.
Image enchanteresse qui volera les cœurs
Des pèlerins qui admireront sa chevelure d'argent
Elle glacera leurs âmes, vouées à une éternelle douleur,
Fleur de givre ignorée par la morsure des ans.

O Reine des Neiges, visage fascinant du diable,
Toi qui entraîne nos enfants dans tes rêves de banquise,
As-tu oublié la douce lumière du soleil sur le sable
Et l'amour qui chauffait ton cœur avant qu'il ne se brise

 
Claire Budillon