Mais où sont passés les fillettes ?

Article de Julienne Razanamahenina et Veronique Lefebvre (étudiantes à l'Université François Rabelais de Tours) paru dans "Sésame Spécial musée Juin 1987

 

Deux lettres de Louis XI, trois échantillons de soieries et quelques tableaux : ces pièces sont sans doute les derniers vestiges authentiques, que le château de Plessis-les-Tours conserve de l'époque où il était la demeure du Roi de France. La seigneurie de Montil-Les-Tours, qui prendra plus tard le nom de Plessis (appellation qui vient de l'ancien français "Plesse" qui signifie clôture, parc entouré de baies) est située à La Riche, à quelques kilomètres de Tours. En 1463, le Roi Louis XI achète le domaine pour y bâtir une nouvelle demeure, qui sera sa résidence préférée. Tours deviendra alors la capitale du royaume.
A l'intérieur, divers documents évoquent la vie de Louis XI à Plessis-les-Tours. Quatre salles seulement peuvent être visitées : la première salle est réservée à Philippe de Comynes, confident du souverain et grand chroniqueur de l'époque ; dans la deuxième salle sont exposés quelques tableaux originaux ainsi que des copies relatant la vie familiale du Roi. Une cheminée provenant d'un grand hôtel de Tours a été rapportée ultérieurement pour combler le vide de la pièce.
Au premier étage, une première salle est consacrée à Saint François de Paule, ermite venant d'Italie, qui a assisté le Roi jusqu'à la fin de sa vie en 1493, et qui fonda l'ordre des Minimes. La dernière salle, enfin, est la reconstitution de la chambre de Louis XI, chambre dont la caractéristique la plus frappante rappelle l'image traditionnelle d'un Roi cruel et sévère qui avait la réputation d'enfermer ses prisonniers dans des cages étroites que l'on a longtemps appelées, à tort, "les fillettes de Louis XI", (en effet, les fillettes sont les boulets attachés aux pieds des captifs).
Aujourd'hui encore les visiteurs viennent au Plessis-Les-Tours afin de voir ces cages. Mais ces cages n'y sont pas. Catherine Chereau, le gardien et régisseur du château, raconte que son prédécesseur avait fabriqué une fausse cage pour répondre aux attentes du public. Plessis-les-Tours, à l'abri de ses frondaisons, à l'écart des circuits touristiques, mal signalé, peu vanté s'endort doucement...

 

 

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